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Alexander Langer - Essai de Décalogue pour la coexistence

22.8.2013, francais

Très souvent on me demande quelles expériences et quelles suggestions j’ai pu tirer de mon expérience de communication, de conflit et de coexistence inter-culturelle dans mon pays (un engagement qui a marqué et rempli toute ma vie) et de l’expérience plus récente au parlement européen ou, en général, au sein des mouvements européens pour la paix et la solidarité.

C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’essayer de rédiger un décalogue, qui est aussi le résultat de nombreux débats qui m’ont aidés à perfectionner et élaborer mes réflexions. Je me rends compte que le fait de résumer dans un petit texte tout un ensemble de considérations sur des situations de contact et de conflit inter-ethnique (ou inter-culturel,racial, confessionnel), je cours le risque d’être vague. Cependant, je sui convaincu que les temps sont désormais mûrs pour qu’on s’occupe moins de la définition des droits ethniques (ou nationaux, ou confessionnels etc.), et qu’au contraire il faut rechercher des critères pour construire une norme de la coexistence pluriculturelle, qui bien évidemment ne pourra plus être bornée à un ensemble de normes légales, mais surtout elle devra se fonder sur des valeurs et des pratiques de tolérance mutuelle et de connaissance réciproque.

Essai de Décalogue pour la coexistence

1. La présence simultanée de plusieurs ethnies sera plutôt la règle que l’exception: Nous avons le choix entre le barricadement ethnique et la vie les uns à côté des autres


Il arrivera toujours plus souvent qu’en Europe - et surtout dans les villes - des communautés de langue, culture, religion et ethnie différente se partagent un territoire. D’ailleurs ce n’est pas un fait nouveau. Dans l’Antiquité et au Moyen-Age dans beaucoup de villes il y avait un quartier africain, grecque, arménien, polonais, allemand, espagnol ...
Le fait que des ethnies, cultures, confessions, langues, nations etc. coexistent sur le même territoire est donc plutôt une chose courante qu’une exception - et le sera toujours davantage. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’une affaire facile ou donnée à l’avance, loin de là. La diversité, l’inconnu, l’étranger compliquent la vie; ils peuvent faire peur, provoquer des tensions, voire même des conflits ou bien des rivalités, jusqu’à arriver à l’extrême mors tua, vita mea. On n’a qu’à penser á quelqu’un qui après le mariage va vivre ailleurs ou simplement déménage et par conséquent doit s’adapter, mais à son tour demande du respect et de l’adaptation. Les migrations sont toujours plus nombreuses et la mobilité liée à la vie moderne crée inévitablement davantage d’occasions de contacts inter-culturelles et inter-ethniques partout dans le monde. Pour la première fois dans l’histoire on peut - peut-être, espérons-le! - choisir en toute conscience d’affronter et trouver une solution pacifique aux si nombreux déplacements de personnes, groupes, peuples, même si à l’origine de ces migrations il y a très souvent la violence (misère, exploitation, détérioration de l’environnement, guerre, persécution). Mais la rhétorique et les déclarations de bonne volonté ne sont pas suffisantes: si on veut vraiment construire la coexistence de différentes personnes ou groupes sur le même territoire, il faut développer l’art bien complexe de vivre ensemble.
De l’autre côté il apparaît toujours plus clairement qu’imposer des prétendus droits ethniques ou des droits invoqués sur la base de principes semblables (comme par ex. la nation, la confession, la tribu, la race) avec des objectifs comme la construction de l’état ethnique, la sécession ethnique, l’épuration ethnique, l’homologation nationale etc. mènent à des conflits et à des guerres qui peuvent prendre des dimensions imprévisibles. Choisir entre le barricadement ethnique (indépendamment da sa motivation - même s’il s’agit d’autodéfense) et la coexistence de différentes ethnies est de nos jours la véritable question fondamentale à l’intérieur de la problématique ethnique, indépendamment du fait qu’il s’agisse d’ethnies opprimées ou minoritaires, immigrées depuis longtemps ou récemment, de minorités religieuses ou ethniques, que l’on parle de ressurgences ethniques ou de conflits entre les différentes ethnies, confessions ou cultures.
Que différentes ethnies vivent sur le même territoire peut être perçu et vécu comme un enrichissement et une opportunité ou bien comme une condamnation. Tenir des propos contre le racisme, l’intolérance et la xénophobie n’est pas suffisant, il faut plutôt des expériences positives et des projets qui montrent d’une façon crédible la culture de la coexistence.

2. Identité et coexistence: Jamais l’une sans l’autre; ni inclusion, ni exclusion forcée

“Plus nettement on se sépare et mieux on se comprendra”: c’est ce qu’on a dit longtemps dans cette région et de nos jours persiste une forte tendance à affronter les problèmes liés à la présence simultanée de plusieurs ethnies par la séparation. L’idée des “melting pots”, proclamée aux Etats-Unis, n’a pas grand succès en Europe et beaucoup protestent contre une assimilation plus ou moins forcée. Mais au même temps il y a aussi des mouvements pour l’égalité et la parité et contre l’émargination et la discrimination ethniques.
Jusqu’à présent on a essayé pratiqué soit la politique de l’inclusion forcée (assimilation, défense d’utiliser une langue, de pratiquer une religion etc.) ou bien celle de l’exclusion forcée (émargination, ghetoisation, expulsion, extermination). Ni l’une, ni l’autre ont donné de grands résultats. On doit permettre une plus grande variété de choix individuels et collectifs: il faut des moments d’”intimité d’une ethnie” (le “on reste entre nous”), mais aussi des moments de rencontre et de coopération entre ethnies différentes. Les garanties pour la conservation de l’identité et de l’autre, d’un côté, et l’égalité et la participation, de l’autre, doivent aller de pair et s’intégrer mutuellement. Cela ne demande pas uniquement des réglementations publiques, mais surtout que les communauté concernées s’orientent vers cette vie ensemble plutôt que vers la confrontation.

3. Apprendre à se connaître, se parler, s’informer, interagir: “Le plus que nous avons affaire les uns aux autres, le mieux nous allons nous comprendre”

La vie ensemble offre et demande beaucoup de possibilités de se connaître mutuellement. Afin que cela puisse se faire avec la même dignité et sans émargination, il faut se connaître le plus possible. “Le plus que nous avons affaire les uns aux autres, le mieux nous allons nous comprendre”, pourrait être la réponse au slogan séparatiste cité avant. Apprendre à connaître et comprendre la langue, l’histoire, la culture, les habitudes, les préjugés et les clichés, les peurs de différentes ethnies qui vivent ensemble sur le même territoire, contribue décidément à créer de bonnes relations. Les médias qui s’adressent au même temps à plusieurs ethnies (journaux, émissions à la télé et à la radio, initiatives etc. multi-langues et multi-culturelles) mais aussi les occasions communes d’apprentissage ou de détente peuvent contribuer beaucoup. Toutes les occasions pour se rencontrer, toute invitation adressée à “l’autre” à jeter au moins de temps en temps un coup d’oeil sur les événements “internes” à une communauté qui n’est pas la nôtre (fêtes, célébrations etc.) ou bien des simples invitations à dîner peuvent jouer un rôle important. Des livres d’histoire en commun, fêter ensemble des anniversaires d’événements publiques, voire même, si possible, partager des moments de prière ou bien de méditation peut contribuer beaucoup à éviter le risque que des visions ethnocentriques puissent s’ancrer jusqu’au point de devenir des idées préconçues bien dangereuses.

4. L’ethnique pourquoi pas, mais pas limité à une seule dimension: il y a d’autres dénominateurs communs comme l’environnement, le genre, les problèmes sociaux, le temps libre etc.


Structurer une communauté suivant des critères ethniques peut avoir sa légitimité et parfois aussi de bonnes raisons, à condition que cette forme soit choisi librement et qu’elle ne devienne pas à son tour exclusive et donc intégriste et totalitaire. Par conséquent il faudra accepter des partis ethniques, des associations ethniques, des club ethniques, voire aussi des écoles et des églises ethniques, mais il est évident que si l’on veut encourager la coexistence, il faudra valoriser toutes les autres dimensions de la vie personnelle et communautaire qui n’ont pas un caractère ethnique prédominant. Il faut avant tout penser à l’environnement et à comment l’entretenir, mais aussi aux objectifs et aux intérêts professionnels, sociaux ainsi qu’à ceux qui sont liés à l’âge ... et au genre: surtout la sensibilité femminine peut aider dans beaucoup de cas à rendre moins rigide la séparation ethnique. Il faut éviter qu’une personne puisse passer toute sa vie et tous les moments de sa journée à l’intérieur de structures et dimensions ethniques et lui offrir des opportunités de contacts inter-ethniques et inter-culturels. C’est essentiel que les gens puissent se rencontrer et parler pas uniquement par l’intermédiaire du “représentant diplomatique” de leur ethnie, mais, au contraire, directement. C’est pourquoi il est extrêmement important que même dans les sociétés ou les groupes qui ont une forte connotation ethnique chacun puisse jouir des droits individuels à côté des droits collectifs nécessaires. Beaucoup de droits ont bien évidemment leur dimension ethnique et par là nécessairement une dimension collective: ils concernent la langue, la sauvegarde de la tradition etc., toutefois on doit pouvoir user de ces droits collectifs (dont surtout des droit sociaux comme la maison, travail, santé, assistance sociale etc.) indépendament de toute appartenance ethnique.

5. Définir et délimiter l’appartenance d’une façon la moins stricte possible. Ne pas exclure les appartenances et interférences plurielles


Normalement l’appartenance ethnique ne demande pas une définition ou délimitation particulière: elle est le résultat de l’histoire, la tradition, l’éducation, les habitudes plutôt que d’une option, d’une volonté ou d’un choix précis. Plus rigide et artificiel deviennent la définition de l’appartenance et la délimitation envers les autres, plus augmentent les pulsions conflictuelles et par conséquent la possibilité d’un conflit. L’emphase donnée à la discipline ethnique ou voire même son imposition, par ex. dans la langue utilisée, la participation aux pratiques religieuses ou bien dans la façon de s’habiller (jusqu’à l’uniforme imposée), dans les comportements quotidiens, jusqu’à arriver à la définition par la loi de l’appartenance (avec l’inscription dans un registre, l’annotation sur des documents etc.), portent en eux la charge funeste d’avoir à se conter et se mesurer, ce qui peut mener à des épreuves de force, à tirer la corde, voire à dresser des barricades et des frontières physiques et même à la prétention d’un territoire pour chaque ethnie.
Bien au contraire, il faut donner la préférence à une interprétation plus pragmatique et plus flexible - surtout moins exclusive - de l’appartenance à une ethnie, une confession etc. Il faut permettre une certaine osmose entre les différents groupes. Les frontaliers doivent pouvoir s’agréger ici et là. A côté du territoire bien défini il faut aussi des “zones grises”, des zones oú l’on peut se déplacer librement (en économie on les appelle “de libre commerce”), où il y a des possibilités d’existence sans l’obligation d’avoir toujours à se déclarer, avec un échange plus libre, fait de dialogue et d’interaction.
Afin de prévenir les conflits ethniques, la xénophobie, le racisme, il faut éviter de mettre aux gens une “étiquette” ethnique, confessionnelle ou même raciale. La véritable autodétermination des personnes et des groupes ne doit pas viser à établir les frontières de son territoire ou des interdictions d’y pénétrer, mais plutôt partir de la définition en positif de ses valeurs et de ses objectifs et ne doit sûrement pas aboutir au barricadement dans la différence et à la séparation. Il doit y avoir aussi la possibilité d’être ouvert et loyal à l’égard de plusieurs groupes - sans prétention d’exclusivité! C’est ce qu’il faut surtout aux enfants des immigrés ou des “familles mixtes” ainsi qu’aux personnes de formation pluraliste et cosmopolite.

6. La dimension multiethnique doit être visiblement reconnaissable: les droits, les symboles publiques, les gestes de la vie quotidienne doivent montrer la pluralité


La présence simultanée de différentes ethnies, langues, cultures, religions et traditions sur le même territoire, dans la même ville doit être reconnue et rendue visible. Les appartenants aux différentes ethnies doivent pouvoir se sentir “chez eux”, leur droit de cité doit être reconnu et leur aspiration à s’enraciner pris en considération. Le bi- ou le multilinguisme, le droit d’exister pour les différentes institutions religieuses, culturelles, linguistiques ainsi que la présence de structures et d’occasions de rencontre sont des éléments importants. Plus on garantit la libre expression de l’identité sur tout le territoire en commun à travers les différentes religions, langues et cultures, moins quelqu’un pourra prétendre un territoire, des institutions etc. en exclusivité et moins il y aura des luttes pour établir à qui “appartient” un endroit ou un autre - il suffit de penser aux conflits qui datent depuis des siècles entre les religions et les confessions pour avoir l’exclusivité sur les saints lieux de Jérusalem! Toute sorte d’exclusivisme ou intégralisme ethnique peut être plus facilement évité en assurant la présence simultanée de signes, langues, symboles et institutions multiformes. (Selon l’évêque Franjo Komarica de Banja Luka en Croatie “un pré avec beaucoup de fleurs différentes est bien plus beaux qu’un autre où pousse uniquement une sorte de fleurs”.)
L’Europe a eu beaucoup de mal et il a fallu tant de guerres pour apprendre à accepter que plusieurs confessions peuvent coexister sur le même territoire, sans qu’une confession essaie de dominer les autres ou de les chasser. Maintenant il faut étendre le même processus aux réalités multiethniques. Arriver à vivre ensemble sur le même territoire avec des droits individuels et collectifs qui garantissent à tout le monde la même dignité et la même liberté, doit devenir la règle et pas l’exception.

7. Les droits et les garanties sont essentiels, mais pas suffisants: des règles ethnocentriques favorisent des comportements ethnocentriques


Il ne faut pas croire que l’identité ethnique et la coexistence interethnique puissent être avant tout garanties par des lois, des institutions, des structures et des tribunaux, si elles ne sont pas bien ancrées dans la population et n’ont pas l’approbation de la société. Cependant il ne faut pas sousestimer l’importance d’avoir des normes claires et rassurantes qui garantissent à tout le monde le droit à l’identité (grâce à des droits linguistiques, culturelles, concernant l’école et les médias etc.), l’égalité (participation, information, contre toute discrimination), au self-governement sans aucune obligation de se rattacher à une autre communauté. Il est particulièrement important que là ou plusieurs ethnies, confessions etc. vivent ensemble, l’autonomie locale soit assez vaste, afin que toute la communauté locale (sans discrimination) se sente responsable et sente d’appartenir au même territoire, à cette “patrie” tout à fait particulière: cela pourrait contribuer à décourager toute tentative de résoudre les tensions et les conflits en ayant recours à la force (annexions, changements de frontière etc.).
Il ne faut pas non plus oublier que des lois et des structures fortement ethnocentriques (où on insiste sans cesse sur l’appartenance ethnique et sur une séparation ethnique bien nette) favorisent les comportements et les attitudes ethnocentriques et par là, inévitablement, les tensions et les conflits, tandis qu’au contraire des lois et des structures qui favorisent le dialogue et la coopération entre les ethnies encouragent la coexistence et soutiennent dans ce choix.

8. De l’importance des médiateurs, des constructeurs de ponts, des sauteurs de murs, des explorateurs de frontières - il faut des “traîtres du barricadement ethnique”, mais point de “transfuges”


Partout où des groupes ethniques, des confessions etc. vivent ensemble sur le même territoire, au début on ne se connaît pas réciproquement et il y a peu de familiarité et les rapports sont rares. Les personnes, les groupes et les institutions qui se placent consciemment à la frontière entre ces différents groupes et se consacrent par tous les moyens à favoriser le dialogue et la collaboration peuvent jouer un rôle très important. L’organisation de manifestations communes, d’occasions de rencontre et d’actions communes ne se fait pas à partir de rien, mais, au contraire, demande un travail de sensibilisation, de médiation et de familiarisation dur et délicat, fait avec soin et crédibilité. Si en vivant ensemble, l’identité de chaque groupe doit être préservé, il est aussi important que dans les sociétés de ce type il y ait des gens qui explorent et ensuite passent les frontières. Où il y a des tensions ou des conflits cette attitude pourra être considérée comme dangereuse ou vue comme de la contrabbandation et par conséquent interdite; toutefois elle est essentielle pour assouplir la rigidité, combattre la séparation et la méfiance et favoriser l’inter-action.
Le nationalisme, le chauvinisme, le racisme, le fanatisme religieux etc. sont les explosifs les plus dangereux qui menacent la coexistence interethnique - beaucoup plus que par ex. les facteurs sociaux, écologiques ou bien économiques. Pratiquement tous les domaines de la vie sociale sont concernés: la culture, l’économie, la vie quotidienne, les aprioris, les habitudes ... pas uniquement la politique et la religion. C’est pourquoi il est extrêmement important que les sources de conflit ethnique soit reconnues à temps et désamorcé. Il faut des anticorps contre ce virus. Ces anticorps on les trouve dans tous les groupes et il faut les soutenir au moment opportun, si on veut éviter des explosions. “Les traîtres du barricadement ethnique” font partie des anticorps les plus importants et maintiennent une distance critique aussi à l’égard de leur groupe d’appartenance - toutefois il ne faut absolument pas qu’ils deviennent des “transfuges ethniques”, car dans ce cas il perdraient leur racines et leur crédibilité. Surtout en cas de conflit il est essentiel de relativiser les questions divergeantes concernant l’ethnie, de freiner toute tentation de mobiliser des forces protectrices à l’extérieur et, au contraire, de valoriser les liens en commun avec le territoire. Pour faire ça il faut des personnes qui soit capables de passer au-délà du barricadement ethnique comme valeur suprême.

Explosions of nationalism, chauvinism, racism, religious fanaticism, etc…, are among the most disruptive factors of civil togetherness to be known (worse than social, ecological or economical tensions), and they have an impact on practically all dimensions of collective life: culture, economy, daily life, prejudices, habits, and of course politics and religion. There is thus a need for a strong capacity to face and dissolve ethnic conflicts. This means that in every ethnic community one needs to bring to the fore those people and forces that are capable of self-critique with regards to their own community: real “traitors of ethnic compactness”, who however must never transform themselves in defectors, if they want to keep their roots and remain credible. Precisely in the case of conflicts, it is essential to relativize and diminish the drives that lead the different ethnic communities to seek external support (protective powers, external interventions, etc…) and put in value the elements of common linkages to the territory.



9. Une condition essentielle: exclure toute violence

Quand plusieurs ethnies vivent ensemble sur le me territoire, il est quasiment impossible qu’il n’y ait pas de tensions, de concurrence ou de conflits. Malheureusement les gens se laissent bien facilement impliquer dans des conflits d’origine ethnique et se mobilisent pour eux. Ces conflits suscitent rapidement des mouvements d’émotivité collective, solidarité, unité, ressentiments, sentiments de vengeance etc. dont surtout un conflit ethnique peut porter à se barricader dans ses posistions mais aussi à des réactions où on ne veut plus entendre raison et qu’on réussit difficilement à contrôler.
Dans ce cas un élément essentiel a la priorité sur tous les autres: il faut absolument exclure toute forme de violence et réagir avec extrême décision chaque fois que se présente un germe de violence ethnique, car s’il était toléré, il pourrait déclencher des escalades de violence qui pourraient devenir funestes et incontrôlables et que on pourrait guère arrêter. Dans ce cas aussi, il ne faut pas avant tout des lois ou les forces de l’ordre, mais plutôt un refus convaincu et convaincant de la violence de la part d’une société qui s’est décidée à résoudre les conflits de façon démocratique et sans recourir à la violence.

10. Pour préparer la culture de la coexistence: le brassage ethnique

Dans des situations de tension, de conflictualité ou simplement de coexistence inter-ethnique (inter-confessionnelle, inter-culturelle) les groupes mixtes ont une valeur inestimable (si restreints soient-ils). Comme dans un laboratoire courageux de pionniers, ces groupes peuvent expérimenter sur eux-mêmes les difficultés et les opportunités de la coexistence interethnique. Ils peuvent être actifs dans différents domaines: de la religion à la politique, dans le sport ou le temps libre, à l’intérieur des syndicats ou pour des activités culturelles. Ils représentent le terrain le plus avancé dans l’expérimentation de la coexistence dans tous ses aspects pratiques et au même temps l’antidote le plus simple et le plus efficace contre le conflit ethnique qui peut naître partout ainsi que contre le retour à la barbarie ethnocentrique.

(Traduction: Lanfranco Di Genio)

 

1.3.1994, Publié sur la revue „Arcobaleno“ de Trento, mars 1994

 

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