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Narges Mohammadi, una sua denuncia dal carcere di Evin in Iran

25.12.2019, Centro difesa diritti umani

Narges Mohammadi, scrive Behrooz Assadian sull' ultimo numero della rivista Marianne,  è rinchiusa nella prigione ad Evian da 4 anni, dopo una condanna a 16 anni per aver preso parte ad una campagna contro la pena di morte. Ma non ha mai rinunciaro a lottare. Dalla sua cella a scritto e diffuso una lettera vibrante che racconta  l'incubo vissuto da persone che sono state incarcerata per aver preso parte alle manifestazioni iniziate il 15 novembre scorso.

La ha pubblicata sul sito del  Centre des défenseurs des droits de l’homme , del quale è rimasta vice presidente. Il sito  bloccato in Iran dal dicembre 2008 ed è gestito dall'estero.

Testimonia la drammatica vicenda di un giovane uomo nella clinica della prigione di Evin, pallido, ferito, le gambe terribilmente ferite e infettate, terribilmente  .


La traduction de la lettre intégrale de Narges Mohammadi

Le jeune homme, affaissé sur une chaise de la clinique d’Evin, est pâle, blessé, la jambe terriblement infectée et enflammée. Il semble qu'il ait été amené de l'isolement parce qu'il avait été assommé par le saignement et l'enflure de sa jambe. Il est très jeune, et vient d’Eslamshar [Province de Téhéran, NDLR], d’une classe sociale dont la République islamique était censée être le serviteur. Quand nous lui avons demandé d’insister pour que sa jambe soit soignée rapidement sinon il allait la perdre, il a répondu : peu importe, on m'exécutera avec ou sans jambe. Ils n'ont même pas appliqué de bétadine sur ma blessure depuis mon arrestation.

Une jeune fille de 20 ans a été transférée de la prison de Vozara au quartier des femmes [de la prison d'Evin, NDLR]. La peur se lit dans ses yeux. Elle était sortie de sa voiture, s'était dirigée vers un groupe de personnes qui protestaient contre l'augmentation du prix de l'essence et avait été arrêtée. Pendant l'interrogatoire, ou plutôt la confession forcée dois-je dire, l'interrogateur l’a tirée par les cheveux et insultée. Des mots qu’elle a honte de nous répéter. L’homme, pour l'effrayer, frappait avec sa ceinture sur la table et la chaise afin qu’elle dise tout ce qu'il voulait. Ce qu’elle a fait devant une caméra. Tout est enregistré à plusieurs reprises. Comme beaucoup de sa génération, elle n'a pas pu étudier dans une université. Elle travaille. Elle a été transférée [après ce passage à Evin, NDLR] à la prison de Gharchak et placée parmi les assassins présumés et les toxicomanes.

Des centaines de nos compatriotes sont tombés sous les balles des agents de l'État. Des mères et des pères sont brisés. Des maisons sont vêtues de noir, en deuil. Encore une fois, les victimes de la dictature sont emmenées à l'autel pour être sacrifiées. Un peuple, accablé par la pauvreté et la discrimination, enragé par la corruption d’un État autoritaire, s’est levé pour crier sa colère afin que sa voix étranglée soit entendue. Mais c’est le bruit des balles qui couvre sa voix. .

L’État a nommé et nomme toujours les manifestants des émeutiers, saboteurs, voyous et hooligans. Il affirme qu’ils ne font pas partie du peuple iranien. Les manifestants sont le peuple d'Iran, mais pas le même genre que leurs dirigeants. C'est un peuple qui a souffert et qui a faim. Un peuple humilié et réprimé. Un peuple qui a tenté toutes les voies possibles : de critique, de réforme et de protestation. Mais chaque fois, il a été écrasé. Aujourd'hui, il crie justice dans les rues.

Les dirigeants disent que les gens ont le droit de protester. Mais nous ne nous souvenons d'aucune protestation ou critique qui n'ait pas été réprimée. L'État a montré qu'il ne tolère même pas la plus pacifique des manifestations : des balles en réactions à une marche silencieuse.

Le président du pays a menacé de poursuivre les personnes qui manifestaient pacifiquement en arrêtant leurs voitures dans les rues. Il s'est vanté d'avoir les moyens de contrôler et d'observer les manifestations avec des caméras et des moniteurs. [D'après la loi, NDLR], il est le défenseur des droits du peuple et non celui du régime. On devrait lui demander, n'est-il pas responsable du contrôle des armes qui tirent sur le peuple iranien ? N'est-il pas responsable des caméras dans les cellules sous contrôle des services de renseignements où les corps meurtris des jeunes gens de cette nation sont détenus et torturés ?

Le chef de la magistrature a menacé les manifestants de peines sévères. Mais il ne dit rien quant à d'éventuelles poursuites de ceux qui ont tiré directement sur les gens. Peut-on imaginer ou croire que la justice puisse être rendue dans un tel système?

L'État n’a aucune excuse pour assassiner de manière si vicieuse et violente ce peuple souffrant et épuisé sous l'oppression. Punir les responsables du massacre des personnes sans défense, voilà ce qu’il faut réclamer. Cela doit devenir un appel national.

Les tyrans n’apprennent pas de l'Histoire. Chaque protestation réprimée cultive un terrain encore plus vaste pour les protestations à venir. Il est évident que la forme et la taille des manifestations ultérieures seront déterminées par la façon dont le régime réagira face aux manifestants d'aujourd'hui.

Narges Mohammadi, 1er décembre 2019, Prison d’Evin.

 

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